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La Venelle des Anges

Yule se sent pousser des ailes quand il traverse la Cité en direction de la Venelle des Anges. Là-bas, il s’arrête à peine pour reprendre son souffle, galvanisé par sa chasse au trésor.

La rue est silencieuse, presque endormie. On trouve de nombreux commerces par ici – toute la partie Nord de la Cité est dévolue à l’artisanat, à l’art, aux échoppes proposant de belles choses. Il est impossible de manquer la devanture de la fabrique de papier : c’est le seul commerce fermé.

Par où Yule va-t-il entrer ? Il observe les alentours, avise un petit jardin quelques maisons plus loin, dans lequel il entre sans faire de bruit. Puis il se glisse dans les ombres, traverse un chemin bordé de pissenlits, et exulte intérieurement à l’idée que son intuition était bonne : il aperçoit la porte de service de la fabrique.

Là, il ne lui faut pas longtemps pour gagner le petit bâtiment et y entrer : le verrou n’est pas tiré. La porte s’ouvre dans un léger grincement, amplifié par le vide à l’intérieur.

Car tout est vide, oui. Il n’y a plus rien : ni les étals de l’échoppe, ni les établis dans l’atelier, ni les montagnes de papiers précieux que Yule imaginait. La fabrique est désertée, abandonnée.

Il ne se laisse pas le temps de déprimer : il aperçoit, alors qu’il allume une lampe posée à même le sol, une trappe dans le plancher. Il s’y précipite pour l’ouvrir ; elle ne résiste pas. Elle dissimule un escalier aux marches vermoulues, que Yule descend avec mille précautions.

Une fois en bas, il explore la cave en silence. Il y reste quelques meubles de classement, avec des portes coulissantes rongées par les vers, des papiers humides oubliés sur le sol, de la poussière… et un coffre.

Un simple coffre, qui aurait pu échapper à l’attention de n’importe qui. Il est caché là, derrière un miroir piqué par la rouille et un tas de bric-à-brac, mais Yule ne veut rien laisser au hasard et il s’en approche, à la fois curieux et excité.

Sur le coffre, il aperçoit une étrange serrure, quelque chose qu’il n’avait jamais vu jusqu’ici.

Yule s’agenouille devant le coffre et observe la serrure. Elle comporte trois cadrans de montre reliés par un fil lumineux. Chaque cadran indique une heure différente, et le jeune Nocturne s’aperçoit qu’il peut changer la position des aiguilles. Il doit trouver les bonnes heures afin d’ouvrir la serrure, comme on cherche les bons chiffres pour ouvrir un cadenas.

Une série de trois nombres correspondant aux trois cadrans de montre.