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Secrets & clins d'oeil de Midnight City

Attention, risque de spoilers !

Ce billet dévoile des éléments du roman Midnight City. Il ne spoile pas vraiment l’intrigue mais peut vous retirer le plaisir de la découverte ; il est donc conseillé d’avoir lu le roman avant.

Quelques changements

Si vous avez lu l’un des livres vagabonds, ou bien un service de presse de Midnight City, sachez qu’il existe quelques différences entre votre version et la version finale commercialisée, d’ordre stylistique en majorité mais pas seulement. Si vous ne souhaitez pas acheter de nouveau le livre, voici les quelques détails qui ont été changés :

 

– Les chapitres ont tous été numérotés en incluant ceux qui se passent dans la Cité de Minuit.

– Dans la 1ere version du roman, la funambule était décrite pour ressembler physiquement à Roya. Ce n’est plus le cas dans la version finale : la funambule ne garde de Roya que ses yeux sombres.

– Maître Castillo, l’avocate de Sam, est devenue agente littéraire.

– Dans la 1ere version du roman, dans la vignette intitulée ‘Le Jardinier’ (à la toute fin), le roman de Sam se termine ainsi : « Début de racine, esquisse d’arbre, ébauche d’une renaissance. Un nouveau rêve‘. Dans la version finale, on ajoute : ‘Une histoire à raconter. Le démiurge, sous son innocente apparence de Nocturne jardinier, sourit.‘ 🙂

– Dans la 1ere version du roman, dans l’épilogue, c’est Roya qui a l’idée de départ de L’Onirographe, le roman qu’elle veut écrire avec Sam. Dans la version finale, ils imaginent tous les deux cette idée de départ.

Clins d'oeil et secrets

Chapitre 1 – La proposition

– « Il l’aime bien, cette boutique, il a l’habitude d’y piocher ses lecture depuis des années. »
→ La librairie dans laquelle Sam va en dédicace est bien entendu inspirée de la librairie Critic à Rennes.

 

– « On y voit la couverture du roman, son nom écrit en grand – Samuel Hugo -, et son portrait, ici en noir et blanc. »
→ Le personnage de Sam est inspiré par l’artiste Robert ParkeHarrison qui, avec son épouse Shana, réalise des photographies surréalistes (dont certaines ont inspiré des scènes du roman) (photo).

 

« — À qui dois-je le signer ?
— Adam. Adam Remington. »
→ Le personnage d’Adam est, quant à lui, inspiré par Raymond Reddington, l’anti-héros de la série Blacklist joué par James Spader (jusqu’au panama Asher de chez Stetson, qui est celui que porte Red dans la série) (photo).

 

Chapitre 2 – Murdoch

– « Murdoch »
→ Le pseudonyme de Sam tout comme le titre Midnight City sont tous les deux un clin d’œil au film Dark City, réalisé par Alex Proyas et sorti en 1999. Il s’agit aussi du nom d’Alexi Murdoch, dont la chanson Breathe figure dans la playlist du roman (voir plus bas).

 

– « Il lui a fallu du temps avant de la maîtriser, cette inspiration capricieuse. Autrefois, il pensait que ces idées, ces images, ces songeries s’envolaient tels des papillons colorés échappés de son corps, des phalènes en fuite qu’il ne pouvait pas attraper. »
→ Cette image est directement inspirée d’une photographie de Robert et Shana ParkeHarrison, intitulée Mourning Cloak (photo) (qui représente exactement le personnage de Sam).

 

Chapitre 3 – Le pilote de l’Oniropostale O.10-1

« Conduire une oniropostale n’est pas si laborieux, à dire vrai. »
→ L’oniropostale et le personnage de Cyan sont tous les deux inspirés de ma création L’Oniropostale (papier et fil de cuivre).

 

– « Un lointain parfum de feu de bois et de caramel. »
→ Il s’agit du parfum d’une bougie créée par la boutique Frostbeard Studio. Son nom est Le Cirque des Rêves et elle est inspirée par le roman du même nom (photo).

 

Chapitre 4 – La machine à écrire cassée

– « La seule excentricité qu’il s’est accordée réside en une version Lego de Wall-E, qui le regardait chaque jour écrire avec ses grands yeux tristes. »
→ Mon joli Wall-E ! (photo)

 

– « Comme il a oublié de cacher sa présence en ligne, des membres lui envoient un message privé – Syrod et Dolly, sans doute pour lui demander comment il va –, mais il les ignore pour le moment. »
→ Le pseudo de Syrod, un membre du forum et ami de Sam, est le nom d’un personnage qui apparaît dans un court texte publié sur mon blog, Pierre noire d’Atlacoaya – 2. Dans le roman, Sam a écrit des nouvelles en rapport avec Atlacoaya (comme Les ombres d’Atlacoaya, qui y est mentionnée), et il s’est inspiré du pseudo de son ami pour le donner à son personnage.

 

– « Est-on un écrivain lorsque l’on écrit un seul roman au succès fulgurant, ou bien l’est-on parce qu’on passe sa vie à écrire sans être lu par d’autres que son cercle d’amis ? Un roman mérite-t-il son statut d’œuvre s’il ne sort pas de son tiroir ou de son disque dur ? »
→ Véritable réflexion personnelle, qui a provoqué l’écriture de Midnight City (et qui nécessitera sans doute d’écrire d’autres romans sur le sujet).

 

– « Pour l’instant, c’est un titre des Smashing Pumpkins qui se joue. »
Behold ! The Night Mare, qui fait partie de la playlist du roman (sur Deezer).

 

– « Je m’appelle Sacha. »
→ Qui a reconnu Sacha ? Il s’agit de l’ami de Jesse (Oracles), et il croise aussi la route de Lili et Fañch dans Onirophrénie.

 

Chapitre 5 – Le Collectionneur

– « Le Collectionneur »
→ Le titre et la vignette sont inspirés de la photographie de Robert et Shana ParkeHarrison intitulée The Collector (photo)

 

Chapitre 6 – Les larmes vagabondes

– « Alors, un jour, il a tenté le coup. Il a imprimé sa nouvelle Les ombres d’Atlacoaya, l’a reliée, a juste inscrit son pseudonyme sur la page de garde, une adresse mail créée pour l’occasion […] »
→ Les ombres d’Atlacoaya est une nouvelle que vous pouvez lire ici.

 

– « À ce jour, il n’a reçu qu’un seul mail d’un lecteur, que Sam soupçonne d’avoir conservé le texte. Dommage car ce faisant, le lecteur en question prive d’autres lecteurs potentiels de la découverte du roman. Mais après tout, comment empêcher cela ? Certaines personnes sont, semble-t-il, incapables de comprendre la démarche des autres. Impossible pour elles de jouer le jeu. »
→ Prophétique ?

 

– « Les Larmes d’Aquarius a été son deuxième roman. L’expérience s’est avérée plus amère, déjà au temps de sa conception : fuyant les guerres sur le continent africain, des centaines de réfugiés embarquaient sur des bateaux de fortune dans l’unique but de rejoindre l’Europe et y demander asile. Pour eux, mourir en mer était un risque à courir, car au bout du chemin se trouvait la paix. »
Les Larmes d’Aquarius est un roman que je compte véritablement écrire, et publier si possible (sous le pseudonyme de… Samuel Hugo). Il racontera exactement ce qui est décrit dans Midnight City, et est vraiment la conséquence du traitement ignoble réservé aux réfugiés qui tentent la traversée de la Méditerranée. À noter qu’au moment où j’écrivais Midnight City, le bateau humanitaire l’Aquarius naviguait encore et n’avait pas été immobilisé.

 

– « La chaîne, intitulée Our Timelapse, totalisait plusieurs millions de visionnages, assez pour influencer la blogosphère. »
Our Timelapse n’est pas une chaîne Youtube mais un blog !

 

– « Plus tard, Samuel a recontacté Clément en lui annonçant qu’une agente le représenterait désormais, Madame Castillo, réputée difficile en affaires. »
→ Si Madame Castillo est réputée difficile en affaires, elle n’est pas agente mais autrice !

 

Chapitre 7 – Un sommeil de pierre

– « Aucune brise ne la traverse pour faire chanter le feuillage des frênes. »
→ Le frêne est un arbre qui apparaît souvent dans mes histoires (en particulier dans le Prunellier).

 

– « Les aulnes plantés le long de la voie se sont éteints eux aussi, comme morts ou endormis. »
→ Même remarque que ci-dessus, avec les aulnes.

 

– « […] en revanche, impossible de manquer l’immense crinoline que porte Mésange, ainsi que le masque à la forme d’un bec d’aigle posé sur son visage, ses longs cheveux ébouriffés.
Mésange chassait les oiseaux noirs. Elle n’y parvenait pas toujours, et quand elle réussissait à les attraper, à les emprisonner entre ses mains blanches aux doigts fins, quand elle les gardait en elle, ils finissaient inéluctablement par s’enfuir. Se sauver, loin, regagner le ciel, se fondre dans la nuit, plumes noires sur le velours… »
→ Mésange est en réalité le nom du personnage qui apparaît dans une de mes illustrations, sans nul doute ma favorite, intitulée Bird Cage (photo).

 

– « Coliandre, ancien confrère Rêvarchitecte »
Mon chéri, Xavier Collette !

 

– « Face à lui, à l’entrée de la Grande Rue, Cyan remarque une forme qu’il n’avait pas encore vue, celle d’un homme qu’il connaît bien, au crâne lisse et au costume noir constamment taché par la terre. Celui-qui-parle-aux-arbres, lui aussi, s’est retrouvé emprisonné dans un sommeil de pierre… »
→ Celui-qui-parle-aux-arbres est, encore une fois, inspiré par Everyman, le personnage incarné par Robert ParkeHarrison tel qu’il apparaît dans la série de photographies Architect’s Brother, et plus particulièrement The Gardener (mais sans les cheveux) (photo).

 

Chapitre 8 – Le contrat Murdoch

– « Le contrat Murdoch »
→ Le titre de ce chapitre est inspiré du chouette roman Le contrat Salinger d’Adam Langer. Le titre n’est pas le seul élément qui m’a été inspiré : ce roman raconte comment un auteur de thriller accepte un contrat étrange, celui d’écrire un roman qui ne serait lu que par le commanditaire… (mais l’inspiration s’arrête là !)

 

– « Le dénommé M. Xavier sonne à l’interphone à dix heures tapantes. Lorsque Sam lui ouvre, il tombe sur une étrange créature nerveuse aux yeux enfoncés dans leurs orbites lui donnant un regard sombre. »
→ Outre le prénom de ce monsieur, clin d’œil à mon chéri, Xavier est inspiré par l’acteur Paul Anderson (sans la barbe) (photo).

 

Chapitre 9 – La collection

– « Entre ses mains, la jaquette du livre luit un peu à la lumière des lampes. Le titre, Les Larmes d’Aquarius, surplombe la photo d’un navire maintes fois retapé, une représentation du mythe du bateau de Thésée qu’Hugo aime particulièrement. »
→ Le mythe du bateau de Thésée est un mythe que j’aime beaucoup, qui évoque la question de la mémoire, de l’identité. À ce sujet, le roman favori de Sam est Le Bateau de Thésée de V.M. Straka, un auteur fictif qui apparaît dans l’incroyable livre-concept de J.J Abrams et Doug Dorst, S.

 

Chapitre 10 – Nanshe

– « Tous les deux étaient en proie au même rêve un rien contradictoire : ils voulaient montrer au monde ce dont ils étaient capables mais rechignaient aussi à sortir de leur coquille, à quitter l’ombre dans laquelle ils étaient réfugiés. »
→ Ceci est le dilemme qui m’agite tous les jours. À notre époque, vivre de sa plume nécessite d’écrire un livre qui deviendra un succès, donc de devoir forcément être sur le devant de la scène (puisqu’on demande toujours aux auteur·ices de faire leur promotion) ; comment concilier ça avec le fait d’être timide, introvertie, et terrifiée à l’idée d’être le centre de l’attention ?

 

– « Le visage hâlé de Roya est d’une grande délicatesse, comme celui d’une poupée de porcelaine ; seuls ses immenses yeux noirs et durs démentent cette gracilité, ce qui trouble un peu Sam. Elle est plutôt petite, avec de longs cheveux sombres réunis en queue-de-cheval, les mains enfoncées dans les poches de son sweat à capuche. Elle prétendait être un vrai garçon manqué ; pour le coup, elle n’a pas menti. »
→ À l’origine, le personnage de Roya est inspiré par celui de Sameen Shaw, qui apparaît dans la série Person of Interest et jouée par l’actrice Sarah Shahi. Mais avec le temps, Roya s’en est un peu éloignée (elle est plus jeune, déjà). Son visage pourrait se rapprocher de celui du mannequin Paris Roberts (qui n’est pas du tout iranienne mais dont une photo en particulier correspond à merveille) (photo). Son prénom m’a été inspiré par la chanteuse Roya Arab, et signifie ‘rêve‘ en persan ; son nom de famille, Shahi, vient donc de l’actrice Sarah Shahi.

 

Chapitre 11 – Sur le fil

– « […] elle ne remarque pas la présence de cet inconnu dissimulé dans les ombres, qui pénètre dans le mausolée à pas de loup. »
→ Le mausolée et son beffroi sont inspirés par l’architecture de la mairie de Rennes (en bien plus grand, plus sombre et sur une place totalement circulaire) (photo).

 

– « La funambule poursuit sa comptine. Son tutu immaculé, tulle vaporeux parsemé d’éclats brillants tels des morceaux de glace, accroche la lumière de la lanterne, tout comme le diadème d’argent en forme d’aiguilles qu’elle porte sur ses cheveux noirs coiffés en chignon. Ses jambes gainées de blanc se tendent sur le fil, ses pieds chaussés de pointes de ballerine l’effleurent à peine. »
→ La funambule est plus ou moins le personnage qui apparaît dans la nouvelle La funambule du recueil Le Rêve du Prunellier ; disons que celle de la nouvelle est une version ancienne qui a quelque peu évolué avec le temps. Pour la petite histoire, j’avais imaginé celle-ci en voyant une pub pour Orange qui passait à la télé en 2008, en faisant un mix entre les funambules et la danseuse en rollers ; même la musique est restée, puisqu’elle apparaît dans la playlist du roman : Hill of our home de Psap (sur Deezer).

 

– « Sans laisser à Cyan le temps de la retenir, elle s’empare de la lampe et s’élance dans le vide »
→ La lanterne est une jolie lanterne en métal noir et verre bleu qui existe en vrai et qui se trouve sur mon bureau (photo).

 

– « La créature prend la forme d’un être humanoïde gigantesque dont la tête dépasse le toit de certaines maisons près d’eux. Ce n’est qu’un amas de fumée noire, de volutes, d’arabesques évanescentes, mouvantes, vivantes, dont Cyan distingue les moindres détails. Les énormes mains, la tête sans visage… »
→ Les cauchemars de la Cité de Minuit sont un peu comme le Sans-cœur Darkside de Kingdom Hearts (photo).

 

Chapitre 12 – Tic tac dans la nuit

– « Il rêve de bleu et d’onirisme, d’étoiles épinglées sur la nuit, de photographies surréalistes montrant un homme qui lui ressemble un peu se pencher sur des semis tout juste mis en terre. »
→ Toujours Celui-qui-parle-aux-arbres et la photo The Gardener par les ParkeHarrison (photo).

 

Chapitre 13 – Onirodynie

– « Allez, viens, suis-moi ! lui crie-t-il en agitant la lampe devant lui. »
→ Oui, c’est bien Ian Malcom qui essaie d’attirer le T-Rex dans Jurassic Park.

 

Chapitre 14 – À cause de Frank

– « Ce sont les rêves qui inquiètent Sam. Il ne rêve que rarement de ses propres personnages, ou de ses propres histoires. »
→ Malgré le nom de mon site et l’omniprésence des rêves dans mes histoires, c’est aussi le cas pour moi. La seule et unique fois où j’ai rêvé d’un de mes personnages… c’était Sam.

 

– « Même si c’est pour MC. »
→ Dans les toutes premières versions du roman, le signe de Midnight City était MD sans que je sache pourquoi je l’ai écrit comme ça (puisqu’en vrai, c’est MC).

 

– « Il ignorait si ce chef-d’œuvre dont parle Gail – le mot n’est pas tout à fait approprié, Sam parlerait plutôt d’œuvre d’une vie, ou d’œuvre ultime – doit se conserver pour y revenir plus tard, au crépuscule de notre existence, afin d’achever sa carrière d’écrivain en apothéose. Mais tant de données entrent en ligne de compte… Personne ne sait ce qui peut arriver, comme le dit Dolly. Personne ne peut non plus décider que le livre qu’on écrira sera le meilleur, ni même s’il en vaudra la peine. »
→ En réalité, cette réflexion ne m’a jamais effleuré l’esprit. Je n’ai jamais eu d’œuvre que je considérais comme ultime, pas en amont en tout cas. Avec le recul, je pense que Midnight City se rapproche de ce que je peux faire de mieux mais comme je suis loin d’avoir écrit tout ce que j’avais à écrire… On ne peut pas savoir.

 

– « Un roman ne gagne son statut d’œuvre qu’en étant au minimum mis à disposition d’un lectorat, si possible imprimé sur du papier. Et encore, cela ne suffit pas toujours puisque l’auto-édition a souvent mauvaise presse : on la cantonne aux auteurs qui n’auraient pas réussi à convaincre une maison d’édition pour publier leur prose. Des ratés, des spécialistes des refus qui se tournent alors vers ce marché afin que leurs livres existent malgré tout. La preuve d’une parfaite méconnaissance de ce que souhaitent véritablement les auteurs, car beaucoup d’entre eux ne tentent même pas de soumettre leur roman à des éditeurs. »
→ Ça, en revanche, c’est une vraie réflexion personnelle. Je ne suis pas extrême comme Roya et j’ai toujours écrit en voulant être lue, mais il est vrai que je me bataille toujours un peu avec la question de la légitimité : quand un texte devient réellement une œuvre ? (le temps et le recul me poussent à penser que le public considère que c’est au moment où il est publié par une maison d’édition, même si l’auteur le refuse).

 

– « La couverture cartonnée ressemble à celle d’un livre ancien en cuir usé, d’un joli bleu gris passé. »
→ Ce carnet existe vraiment, il contient des notes pour la suite de Midnight City (photo).

 

Chapitre 15 – Symphonie de mots

– « Au bout de deux semaines, le cahier est rempli de l’ossature de l’œuvre et de ses organes vitaux. Un très long synopsis, un plan détaillé, quelques bouts de scènes et de dialogues griffonnés sur des Post-its aux couleurs vives, et le dessin de l’oniropostale. »
→ Encore une fois, ce cahier existe vraiment : il contient le plan et les fiches personnages de Midnight City (photo).

 

– « Près de lui, un homme noir lui sourit, l’air à la fois amusé et curieux. Il est vêtu d’une longue tunique bleu nuit et d’un turban assorti, tous les deux brodés d’étoiles et de lunes dorées. Son visage est barré d’un épais trait blanc partant de la naissance de ses cheveux pour se perdre dans sa barbe. Ses mains aux longs doigts fins sont couvertes de tatouages ésotériques, d’un noir d’encre sur sa peau sombre. »
→ Le marchand de sable est inspiré d’une photo réalisée par stillkeepsomefoolishness (photo).

 

– « L’Abyme, vraiment ? s’enquiert-il. C’est là que je dois me rendre ?
— C’est là où je me rends aussi. Tout ceci n’est qu’une mise en abyme. Nous devons y aller tous les deux afin de terminer l’histoire. »
→ L’Abyme est un clin d’œil à Abyme de Mathieu Gaborit.

 

Chapitre 18 – Le Navigateur

– « Le Navigateur »
→ Le titre et la vignette sont inspirés de la photographie de Robert et Shana ParkeHarrison intitulée Navigator (photo)

 

Chapitre 19 – Attente et curiosité

– « À l’époque, Roya s’est crue seulement conteuse ; il lui a fallu du temps avant d’admettre qu’elle était une écrivaine. Pour elle, les mots s’apparentaient à des outils et elle se devait de les affûter afin qu’ils la servent au mieux, mais rien de plus ; elle avait l’impression de ne pas les mériter puisqu’elle n’avait aucun attrait pour la poésie, ce qu’elle croyait indispensable pour se dire écrivaine. Et puis, au bout d’un moment, comme tout artiste qui remet son ouvrage sur le métier des milliers de fois, elle les a maîtrisés et a pris conscience qu’elle ne faisait pas que raconter des histoires. Elle n’est jamais parvenue à l’assumer parce que la littérature lui apparaît comme une grande et belle chose trop lointaine, inaccessible pour quelqu’un comme elle. »
→ Un sentiment personnel, encore (j’ai toujours autant de mal à me dire écrivaine).

 

– « Pourtant, tu écrivais, fait remarquer Clément. Ça suffit.
— Je sais. Mais ce n’est pas si simple, surtout dans un monde qui ne conçoit un écrivain que s’il est adoubé par quelqu’un comme toi.
— Ça, c’est ce que tu crois.
— Non. C’est ce que je ressens. C’est ce que lecteurs, écrivains et éditeurs me font ressentir. Le statut de mon œuvre, ce qui lui donne sa légitimité… Ce n’est pas moi qui décide. »
→ Même remarque que précédemment (j’en ai longuement parlé sur mon blog, dans divers billets comme Auto-édition : le bilan).

 

Chapitre 20 – Là où vivent les cauchemars

– « La ville se hérissait encore et toujours d’épines noires […] »
→ Comme le frêne et l’aulne, le prunellier (l’épine noire) est un arbre important de mon Grand Projet.

 

Chapitre 22 – Ce qui est enterré

– « J’ai toujours détesté être le centre de l’attention, j’ai toujours voulu rester dans mon coin… Même aujourd’hui, je ne me sens pas légitime. J’ai l’impression d’être un imposteur parce que je n’ai pas emprunté les mêmes voies que les autres. »
→ Encore une réflexion personnelle.

 

Chapitre 23 – Des épines et des morceaux de verre

– « Personne ne réalise que je suis là, dit-elle. Mais j’entends. La plupart du temps, ce ne sont que des murmures étouffés dont je ne saisis pas le moindre mot mais, de temps à autre, je perçois un secret. Une jalousie, un chagrin d’amour, un complot ourdi contre un notable, une infidélité… Les secrets les plus graves pèsent sur mon cœur, et les secrets les plus légers m’insupportent pour leur frivolité. Après tant d’années à les attraper au vol sans le vouloir, ils voguent dans mes rêves comme des requins, qui grandissent, grandissent encore et teintent de noir l’océan de mon esprit. »
→ Ce passage est un reste de la nouvelle La funambule (Le Rêve du Prunellier), de laquelle est inspiré le personnage de Nanshe.

 

Chapitre 24 – Tu écris avec des rêves

– « Comment peut-on se croire accro à l’une de ses propres histoires ? »
→ J’en connais beaucoup, pourtant, pour qui c’est le cas 😀

 

– « Tu es un onirographe, tu écris avec tes rêves.« 
→ L’intégralité du Grand Projet résumé en une seule phrase.

 

Chapitre 25 – Les Archives Oubliées

– « En guise de réponse, Cyan inscrit quelques mots à la suite des autres. La plume gratte le papier dans le silence suspendu.
Je veux te parler. »
→ Ce grimoire fonctionne, en quelque sorte, comme le journal de Tom Jedusor (Harry Potter et la chambre des secrets). Mais ce n’est pas un horcruxe !

 

Chapitre 26 – La plus belle chose qu’il ait créée

– « Mais lorsqu’elle déboule le lendemain, juste après midi, avec sa boîte de thé et ses trois paquets de BN à la fraise, il comprend qu’elle était tout à fait sérieuse. »
→ Non, je n’aime pas les BN au chocolat.

 

– « Puis elle lui montre le volume qu’elle tient dans les mains : Le Cirque des Rêves. »
Midnight City doit beaucoup au Cirque des Rêves (roman d’Erin Morgenstern, qui est aussi mon roman favori) : l’aspect onirique, les réflexions sur les histoires et la création, le visuel fort. Mais aussi la réalité vécue par l’autrice, qui a été propulsée sur le devant de la scène et qui est devenue mondialement connue en l’espace de quelques semaines, avec beaucoup de sollicitations ; de plus, Erin a mis des années avant d’annoncer son prochain roman. Tout ceci a beaucoup nourri mes réflexions, à la fois en ce qui concerne mon travail en général et la création du  personnage de Samuel. Même si, heureusement, Erin semble beaucoup mieux supporter la situation que Sam !

 

– « Il faut près d’un quart d’heure pour que la machine imprime les cent quarante-huit premières pages du roman, que Sam confie à Roya. »
→ Cette phrase se trouve précisément à la page 148 du manuscrit de Midnight City.

 

Chapitre 27 – Chute

– « Tu te rappelles la nouvelle que l’on avait écrite à deux ? Errances d’un marcheur de rêves… »
Errances d’un marcheur de rêves est un roman que je dois écrire dans les prochaines années.

 

Chapitre 28 – Le prix à payer

– « L’établissement plaît beaucoup à Adam lorsqu’il le découvre : de larges baies vitrées donnant sur la rue, des murs et un mobilier sombres un rien rétro, un immense lustre en cristal suspendu au-dessus de leurs têtes… L’odeur de café et le bruit ténu des conversations le ravissent. Xavier, lui, remarque tout de suite les allées et venues des flics en uniforme dans le coin, et conclut que l’endroit a été choisi pour cette raison. »
→ La brasserie est inspirée du Café de la Paix dans le centre de Rennes (qui est en réalité la ville où vivent Sam et Roya).

 

– « Je le garderai dans ma bibliothèque. Personne n’y aura accès, à l’exception de mon ami Xavier qui aime beaucoup la littérature. Vous ne pourrez pas le publier ni en conserver de copie, ni le faire lire à qui que ce soit, sauf à votre amie. Le roman sera mis à l’abri. Il ne sera ni publié, ni vendu, ni cédé ; je n’aurai tout simplement aucun droit dessus, mais j’en conserverai toute l’exclusivité. Et je vous offrirai une belle somme en guise de dédommagement. Ensuite, vous n’entendrez plus parler de moi. »
→ Clin d’œil au Contrat Salinger d’Adam Linger, mentionné plus haut.

 

Chapitre 29 – Histoires d’arbres

– « Histoires d’arbres »
→ Le titre et la vignette sont inspirés de la photographie de Robert et Shana ParkeHarrison intitulée Tree Stories (photo)

 

Chapitre 30 – C’est toujours là

– « Il en rêve, parfois, lors des rares heures de sommeil qu’il parvient à grappiller ; il rêve qu’il abandonne, ou qu’il a oublié d’écrire, ce qui entraîne sa disparition prochaine. Il se réveille alors en sursaut avec la sensation que son cœur va lâcher – et l’irrépressible besoin que tout ce cirque s’arrête très vite. »
→ Ceci est typiquement le genre de cauchemar que je fais régulièrement : je fais (ou ne fais pas) quelque chose, ce qui doit provoquer ma mort à court terme (et ce qui me réveille en sursaut, parfois en criant au milieu de la chambre).

 

– « Il ne reste plus grand-chose avant de terminer Midnight City, déclare-t-il afin de changer de sujet. Je ne suis pas très sûr du plan, peut-être que je devrais ajouter un autre chapitre… »
→ Très exactement à ce moment de la rédaction du roman, je devais justement changer mon plan et ajouter un chapitre à la fin.

 

– « Au milieu, les lettres victoriennes sont circonscrites à un cercle figurant le cadran de la grande Horloge, et derrière elles apparaît en surimpression le plan de la Cité, des lignes droites et courbes représentant les avenues, les routes et les hauts lieux. Sam a suivi ce plan à la lettre, dessiné par Raf, pour élaborer sa propre ville. Il l’avait imprimé et avait noté le nom des rues dessus afin de s’y référer quand il imaginait les itinéraires que Cyan emprunterait. »
→ Il s’agit du titre de la couverture du livre. Le plan qui se trouve derrière le titre figure réellement les rues de la Cité de Minuit, tout comme le trajet emprunté par Cyan pour fuir les ombres. Ce plan est disponible dans l’énigme Un voyage sur l’Atlas, et était offert avec la version collector du roman.

 

Chapitre 33 – Tarek

– « Tu t’en es rendu compte, non ? Il t’a paru sympathique quand tu l’as rencontré pour la première fois et ensuite, tu t’es senti de plus en plus en confiance. Il manipule ce que tu ressens en tirant sur chaque ficelle de ton esprit, en t’inspirant la peur, l’euphorie, de l’estime pour toi-même et pour ton travail, de la reconnaissance, de la méfiance à propos de ce que pourront te dire les autres à son sujet… »
→ Ce qui fait d’Adam Remington un dévoreur de vivants, exactement comme Oxyde. Ce n’est d’ailleurs pas le seul pouvoir qu’ils ont en commun ! Je n’en dirai pas plus ici pour ne pas spoiler, mais on le découvre à la toute fin du roman Clairvoyants. Adam et Oxyde n’utilisent pas du tout leurs pouvoirs de la même manière.

 

Chapitre 34 – Le Sidhe

– « Le Sidhe »
→ Pour la petite histoire, Adam aurait dû être désigné par le Sidhe : il s’agissait au départ de son surnom dans le milieu des affaires (et des traffics), mais l’idée a été abandonnée à la rédaction du roman.

 

Chapitre 37 – Un lien coupé en deux

– « Aujourd’hui, Xavier fait partie du cercle très fermé de ceux qui sont au courant de ses capacités. »
→ Une autre information concernant Adam : il a découvert l’existence de son pouvoir sur le tard, grâce à sa rencontre avec Alpha, un sorcier très puissant qui apparaît dans mon roman Le Phare au Corbeau. À l’époque, Alpha n’était pas quelqu’un de très recommandable, et il a aidé Adam à révéler son pouvoir, sans toutefois se soucier de la façon dont il allait l’utiliser. Avec du recul, Alpha s’en veut beaucoup car Adam a tué une dizaine d’artistes en leur prenant leur art.

 

Chapitre 38 – La leçon de vol

– « La leçon de vol »
→ Le titre et la vignette sont inspirés de la photographie de Robert et Shana ParkeHarrison intitulée Flying Lesson (photo).

 

Chapitre 40 – Réparer le ciel

– « Réparer le ciel »
→ Le titre et la vignette sont inspirés de la photographie de Robert et Shana ParkeHarrison intitulée Patching the Sky (photo).

 

Chapitre 41 – Des mises en abyme

– « Sortir de son anonymat s’est révélé violent. Il a cru que c’était ce qu’il voulait, il a eu tort et, d’une certaine manière, il s’est senti dépossédé de son œuvre, par l’intervention de quelqu’un d’autre dans ses mots, et par le regard de milliers de lecteurs. »
→ Voilà quelque chose qui m’effraie particulièrement.

 

– « En fin de compte, Sam s’est posé tant de questions… et il n’y a aucune réponse pour lui. Cela reviendrait à demander pourquoi on accepte de continuer à vivre, et la réponse, c’est tout simplement parce qu’on n’a pas le choix, alors on fait comme on peut, avec les armes qu’on a. Et lui, la seule arme dont il dispose, le seul bouclier, ce sont ses mots.
Point barre. »
→ Encore une réflexion personnelle.

 

– « Sam a toujours eu en horreur ces sites qui diffusent sans vergogne des livres numériques comme s’il s’agissait de vulgaires fichiers sans importance. En faisant cela, ces gens comptent pour rien le travail de milliers d’écrivains – et leur attachement pour leurs histoires –, et les dépouillent de leurs créations. Ils ne font que décider à leur place. Sam ne parvient pas à leur trouver la moindre excuse puisque chacune de leurs justification lui apparaît au mieux complètement à côté de la plaque, au pire d’une hypocrisie sans nom. »
→ Ceci est mon avis personnel sur les sites de téléchargement de livres numériques (illégaux, bien sûr). Vous pouvez aussi lire l‘avis de Thomas Geha sur le sujet.

 

– « Sam sourit en songeant que même ses amis anonymes ne parviennent plus à avoir un avis objectif le concernant. À moins que ce soit lui qui ait un problème, l’empêchant d’accepter qu’il a le droit de recevoir ce qu’il a reçu. Il a encore du mal. Peut-être même que ça ne passera jamais, cette sensation d’être un escroc. »
→ Et même que j’ai 92 sur 100 sur un test qui quantifie le syndrome de l’imposteur.

 

Chapitre 42 – Le Jardinier

– « Le jardinier »
→ Le titre et la vignette sont inspirés une nouvelle fois de la photographie de Robert et Shana ParkeHarrison intitulée The Gardener (photo).

 

– « Déjà, un léger murmure s’extirpe du sol. Une graine s’ouvre et s’étire. Début de racine, esquisse d’arbre, ébauche d’une renaissance. Un nouveau rêve. »
→ Ceci devrait paraître familier aux lectrices & lecteurs du Rêve du Prunellier.

 

Épilogue – La poussière dont on fait les rêves

– « Que te reste-t-il à faire, maintenant ? Plus grand-chose, en fait. Finis tes rêves. Écris, écris, jusqu’à plus soif, pose tes mots, libère tes histoires. C’est la seule chose que tu n’as pas réalisée. »
→ Ce passage est en réalité une sorte de capsule temporelle involontaire que je me suis laissée à moi-même il y a 3 ans. Il s’agissait d’un fichier texte dans lequel j’ai écrit un message d’encouragement, pour me dire qu’il ne me restait plus qu’à me consacrer à l’écriture, puisque tous mes autres rêves étaient éteints (ou réalisés). Je l’ai retrouvé dans un disque dur externe 3 ans après, donc, en l’ayant complétement oublié. C’était impossible de ne pas ajouter un extrait dans Midnight City (extrait recopié mot pour mot).

 

– « Ils imaginent alors ce début d’histoire, une simple graine à mettre en terre, les prémices de quelque chose de plus grand.
L’histoire d’une écrivaine qui donne naissance à des milliers de mondes grâce à ses rêves – elle aura des yeux bleus, parce que Roya y tient –, fascinée par les épines et les oiseaux noirs, courant après des fantômes, après quelque chose qui lui échappe et qu’elle ne parvient jamais à saisir. Des fuites en avant, des êtres qui tentent de se soustraire à la mort en écho à sa peur à elle.

→ Oh mon Dieu, ils racontent tous les deux… mon histoire (ce qui signifie que je suis aussi un personnage de Midnight City.

 

– « De la poussière noire, celle dont on fait les rêves. »
Rêves‘ est donc le dernier mot écrit de mon roman.